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    MESSE D’ACTION DE GRACE DE SON EMINENCE MONSIEUR LE CARDINAL DOGBO IGNACE BESSI

    Créé cardinal depuis le 08 Aout 2024 au Vatican par le pape François, le peuple de Dieu qui est en Côte d’Ivoire et particulièrement celui de l’Archidiocèse d’Abidjan a décidé de Rendre Grâce à Dieu pour le choix de Monseigneur Ignace Bessi DOGBO comme cardinal de la Sainte Eglise.

    Ce samedi 11 Janvier 2025, les fidèles sont venus nombreux à la cathédrale Saint Paul d’Abidjan à l’occasion cette messe d’Action de Grâce à Dieu.
    Outre les prêtres religieux et religieuses l’on comptait parmi les invités Monsieur le Premier Ministre, Beugré MAMBE et certains membres de son gouvernement, des ambassadeurs, des membres des institutions, les membres du forum des confessions religieuses…

    Quelques évêques de Côte d’Ivoire et Mgr. François SYLLA, évêque coadjuteur de Conakry Sont venus soutenir leur homologue.
    A la fin de la messe, le révérend Père Jean-Baptiste ADON a lu le procès-verbal de cette messe ; le père Augustin OBROU, président du comité d’organisation a dit toute sa gratitude à l’assemblé et l’a invitée à un repas fraternel après la messe. 

    Père Jean-Baptiste DIAHOU

    ACCUEIL DU NOUVEAU CARDINAL A LA CATHEDRALE
    LE 11 JANVIER 2025 A 9H30
    « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27).


    Chers frères et sœurs bien-aimés.

    Nous sommes rassemblés dans l’église, temple de Dieu dédié à l’apôtre au zèle incomparable, pour célébrer le Seigneur. Nos cœurs débordent de reconnaissance pour tant de grâces reçues de sa miséricorde infinie. Dans sa bonté infinie, il a daigné se pencher sur son humble serviteur que je suis, sans aucune prétention de me hisser au rang de la Très Sainte Vierge Marie, la Mère de Dieu, lacomblée-de-grâce. La gratitude de nos cœurs se fait le devoir de célébrer l’amour insondable et mystérieux de notre Seigneur JésusChrist, qui appelle qui il veut, quand il veut, où il veut et comme il veut. Cette liberté et libéralité de Dieu, disposait le Père Rupert Meyer, Jésuite allemand, dans un contexte de grande épreuve pour son pays et pour l’Eglise, à accueillir la volonté de Dieu quelle qu’en soit la forme. Il disait : « Quand tu voudras, où tu voudras, comme tu voudras » (Wie du willst, wan du willst,wo du willst). Venus retourner à Dieu toute la gloire, comme les Vieillards de l’Apocalypse (cf Ap 4 ; 5), laissons-nous interpeller par la parole vivante de Dieu. Qu’elle pénètre jusqu’au fond de nos consciences pour en extirper le mal et y installer le bien.

    Jean et Jésus une concurrence sans lendemain

    « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27). Cette parole nous vient de la bouche de Jean, le Baptiste. Celui-ci l’a prononcée, alors qu’il se trouvait dans l’exercice de la mission qui est la sienne : proclamer un baptême de conversion. Ce jour-là, il devrait faire face à un grand concurrent.

    Pour les disciples de Jean cela est clair : le baptême administré par Jésus risquait de faire ombrage à leur maître, car désormais tous se tournaient vers Jésus. Dans une telle perspective, ils se posent la question de l’avenir de leur maître et de leur avenir avec lui. Au-delà de cette question d’intérêt social, la vraie question est d’ordre théologique : entre Jean Baptiste et Jésus, qui est le messie ? L’autorité de Jésus vient-elle de Dieu ou des hommes ? Cette question fondamentale traverse tous les évangiles et taraude les esprits des interlocuteurs de Jésus, dont Jean Baptiste. Dans un autre contexte il enverra poser la question à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devrions-nous en attendre un autre » ? Ici, au bord du Jourdain, Jean met fin au débat sur une concurrence déplacée, entre lui et Jésus. Car il sait, avant nous, que « les jaloux vont maigrir ».

    Un homme dépouillé de sa propre volonté et de tout le clinquant mondain Il convient de noter que la capacité de Jean à éviter une crise qu’on pourrait qualifier de crise de pouvoir messianique entre lui et  Jésus, tient de son dépouillement. Jean était un homme dépouillé ; le Baptiste n’était ni dans un palais, ni ne mangeait les mets les plus précieux de la région. Dépouillé de sa propre volonté et de tout le clinquant mondain, pour reprendre le mot cher au pape François, il était un homme libre, libre de tout. Il était l’homme dont le désert et tout ce qui s’y trouve étaient les richesses.

    Qui échappe à la lutte partisane de ses disciples Dépouillé, détaché, libre à l’égard de tout et de tous, il pouvait échapper sans effort à la lutte partisane de ses disciples qui avaient des intérêts à protéger. Il laisse alors à la tradition biblique une maxime mémorable : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27). Pour Jean, si Jésus baptise, c’est certainement et surement parce que Dieu lui en a donné le pouvoir et qu’il a l’autorité pour le faire. Il s’incline alors devant la volonté de Dieu qui se déploie en Jésus, sous ses yeux ; Jean ne murmure pas contre la volonté de Dieu, dès qu’il la discerne humblement. Au contraire il s’en réjouit et en éprouve la joie de l’ami de l’époux, une grande joie, nous laissant un modèle à imiter.

    Les interprétations dangereuses

    « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27). Cette pensée du Baptiste qui traverse le temps, ne doit pas servir à défendre les complots, les intrigues, les usurpations de titres et les assassinats au nom du pouvoir dans l’Eglise et dans la société, comme cela a cours dans certains de nos groupes, villages, pays et continents. Il est absolument incongru, inconséquent et immoral de reprendre la pensée de Jean : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27), quand on organise contre toute règle morale, l’accession à un poste de responsabilité. En la matière, les chrétiens sont en passe de devenir des maîtres. Combien nombreux sommes-nous à nous accrocher à des petits postes et pouvoirs dans l’Eglise, à chercher à y placer des amis, par des moyens mondains qui n’honorent pas notre foi ? Peut-on dans ces conditions dire comme Jean Baptiste : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27) ?

    Nos villages et nos pays donnent de voir des morts autour de la course au pouvoir et à la chefferie. Peut-on s’attribuer la pensée du Baptiste : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27) quand on tord le cou aux traditions des peuples ou aux normes préétablies, quand on écrase des vies humaines, quand on bafoue les intérêts de la communauté pour défendre ses intérêts privés égoïstes ?

    Accueil du cardinalat

    Chers frères et sœurs, la pensée du Baptiste, l’homme du désert tourné vers la recherche sans cesse de la volonté de Dieu, nous invite à l’accueil de tout ce que le Seigneur nous donne, sans orgueil et dans la reconnaissance. En effet « As-tu quelque chose sans l’avoir reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te vanter comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1Co 4, 7) s’interroge l’apôtre zélé des

    Nations. Cette question de Paul, qui a sa réponse en elle-même, nous aide à approfondir la maxime du Baptiste et à vivre l’évènement de ce jour : Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Ce cardinalat que nous célébrons est de l’ordre des dons gracieux et gratuits de Dieu qui nous comble au-delà de nos espérances. Il nous faut l’accueillir dans l’esprit de l’Eglise, qui continue la mission du Christ et qui répand les dons de Dieu à profusion. Cet accueil humble et reconnaissant est si nécessaire que parmi les premiers mots reçus des cardinaux, figurent en bonne place, cette pensée transmise par l’un d’eux : « Le cardinalat est une dignité qui ne consiste pas en  des privilèges mais en la croix ; c’est un honneur qui ne consiste pas en
    la gloire d’être élevé, mais en la grâce d’être immolé ». Cette pensée
    du saint pape Paul VI dit tout et n’a pas besoin d’être commentée.
    Retournons la gloire à Dieu

    Chers frères et sœurs, en retournant la gloire, la puissance, l’honneur et toute louange à Dieu, priez pour moi et pour ceux qui ont l’autorité : que nous nous sanctifions en recherchant le bien commun, et si besoin, en sacrifiant nos intérêts propres : nous pourrons alors reprendre à la suite de Jean Baptiste : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel » (Jn 3, 27). AMEN !


    MOT DU PCO

    Eminence Dogbo Ignace Cardinal BESSI,
    Eminence Jean-Pierre Cardinal KUTWA
    Excellences,
    Distinguées autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières,
     
    Au terme de cette cérémonie, au nom du comité d’organisation, je voudrais vous remercier pour votre présence.
    Monsieur le Premier Ministre MERCI.
    Messieurs et Mesdames les Ministres et ambassadeurs MERCI.
    Chers confrères, chers religieux et religieuses MERCI.
    Chers membres des confessions religieuses MERCI.
    Peuples de Dieu, vaillants fidèles chrétiens MERCI MERCI pour votre présence.

    Je voudrais demander au Premier Ministre, à sa délégation, aux Ministres, aux Ambassadeurs, les membres des confessions religieuses, aux invités de son Eminence Dogbo Ignace Cardinal BESSI de marquer un arrêt sous le chapiteau dressé pour les accueillir.
    Je voudrais aussi demander aux prêtres, religieux et religieuses de se retrouver du côté de l’Archevêché pour un partage fraternel.


    Publié le: mercredi 15 janvier 2025

    Source: Diocèse d'Abidjan